• Il y a Eric Besson, ministre français de l'immigration pas très populaire et adepte des virages gauche-droite, il y a Luc Besson célèbre réalisateur de la série de films Taxi et surtout du magnifique Léon mais il y aussi Patrick Besson, écrivain talentueux et c'est de lui dont je vais vous parler aujourd'hui.

    J'ai pu lire il n'y a pas longtemps son dernier roman Mais le fleuve tuera l'homme blanc publié aux éditions Fayard et je peux dire que cela faisait bien longtemps que je n'avais pas pris autant de plaisir à lire un livre ; j'ai dévoré ce pavé de près de 500 pages en une journée.

    Mais le fleuve tuera l'homme blanc  raconte l'histoire d'un pétrolier français embarqué malgré lui dans une rocambolesque affaire d'espionnage en Afrique centrale. Mais  ne voyez pas en ce livre un simple roman d'espionnage. C'est aussi et surtout un splendide portrait de l'Afrique dans ses multiples facettes. L'auteur nous fait passer des hôtels de Kinshassa, au salon de Sassou N'Guesso en passant par une famille de génocidaires rwandais. Mais le fleuve tuera l'homme blanc à travers plusieurs points de vue alternés nous embarque dans une aventure littéraire étonnante et captivante.

    Un livre que je recommande vivement ! 

     


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  • Il y a quelques semaines de cela, votre blogueur préféré s'était rendu à la "Librairie des 4 Vents" au centre-ville de Dakar. J'étais alors à la recherche de Peuls, un formidable livre de Tierno Monénembo retraçant l'histoire des pulars des origines jusqu'au 20ème siècle. J'ai pu d'ailleurs grâce à cette lecture en apprendre énormément sur mes racines, je reviendrai sûrement dessus dans un post à venir.

    J'étais donc entrain de sillonner les allées de cette librairie lorsque mon attention fut attirée par une sorte de livre d'or déposé sur une table et qui invitait à  répondre à la question : "Quel est le livre qui vous a le plus marqué dans votre vie ?". Par curiosité, je me suis mis à le feuilleter afin de voir quelles avaient été les réponses données par les gens. Grande a été ma surprise lorsque j'ai découvert que près de la moitié des personnes avaient donné le même roman ; à savoir L'Alchimiste de Paulo Coelho.

    Je me suis aussitôt souvenu que moi-même, il y a quelques années, ce roman m'avait profondément marqué. Il a d'ailleurs eu une grande influence sur le déroulement de ma vie. J'ai lu L'Alchimiste alors que j'étais dans la voiture qui me conduisait à Saint-Louis où je devais rentrer en première année de droit. Résultat : deux semaines plus tard j'étais de retour à Dakar avec le sentiment d'avoir évité de justesse l'erreur de ma vie.

    L'Alchimiste raconte l'histoire de Santiago, un jeune berger d'Andalousie, qui délaisse tout pour aller à la poursuite de sa "Légende Personnelle".

    La "Légende Personnelle" selon Paulo Coelho est ce que l'on a toujours souhaité faire, ce dont on rêvait en notre prime jeunesse ou ce que l'on a toujours ressenti au plus profond de nous comme étant notre but dans la vie. Accomplir sa Légende Personnelle selon Paulo Coelho est la "seule et unique obligation des hommes". Malheureusement de nombreuses personnes passent à côté de leur Légende Personnelle car "les cœurs des hommes sont ainsi ; ils ont peur de réaliser leurs plus grands rêves, parce qu'ils croient ne pas mériter d'y arriver ou ne pas pouvoir y parvenir".

    Nous savons tous quelle est notre Légende Personnelle cependant bien souvent nous renonçons à nous lancer dans sa quête par peur de l'échec ou du regard des autres. La Légende Personnelle de Santiago était de voir les pyramides d'Egypte. Il a donc délaissé son troupeau, ses projets d'avenir et sa situation plutôt confortable pour se lancer dans un périple incertain à travers le Sahara pour la réaliser. Ma Légende Personnelle impliquait de renoncer à de rassurantes études de droit dans une des meilleures universités du pays, je l'ai fait et maintenant avec le recul je suis loin de le regretter.

    Avec L'Alchimiste, Paulo Coelho nous donne une véritable leçon de vie. Il nous apprend à écouter notre cœur et à lui obéir même si ce qu'il nous dit nous parait insensé.

     


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  • Je ne regarde pas trop souvent la télévision. La faute à Internet, vous savez cette invention révolutionnaire sans quoi vous ne pourriez pas me lire. Cependant il arrive parfois qu'Internet ne fonctionne pas, le Wifi faisant de temps en temps des siennes. Et quand Internet ne marche pas, on est obligé de se rabattre sur autre chose pour s'occuper ; la télévision par exemple.

    J'ai donc allumé ma télévision ce jour là (vous savez ce genre de rectangle avec écran incorporé qui n'a ni souris ni clavier ). Je suis ainsi arrivé sur TV5 où un jingle annonçait un film cap-verdien. N'ayant rien d'autres à faire et ayant le goût du risque, je me suis donc décidé à le regarder ou tout au moins à suivre les premières minutes pour voir si j'allais accrocher.

    Et vlan ! J'étais pris dans un tourbillon de couleurs, de lumière et de musique. "Nha fala", c'est comme cela que s'appelle le film, est une comédie musicale réalisée par le bissau-guinéen Flora Gomes mais tournée au Cap-Vert. La musique quant à elle est du légendaire saxophoniste camerounais Manu Dibango. Cela donne un cocktail détonant et émouvant.

    Vita une jeune cap-verdienne interprêtée à merveille par la sublimissime comédienne sénégalaise Fatou Ndiaye est touchée par une malédiction qui condamne les femmes de sa famille à ne jamais chanter. Convaincue par son petit-ami musicien rencontré à Paris elle se décide à braver le sort.

    A première vue l'histoire ne paraît pas terrible, et c'est vrai elle ne l'est pas. Mais ce qui m'a plu dans ce film avant tout n'est pas l'histoire mais la mise en scène et la musique. Flora Gomes réussi à nous faire rêver pendant 1h30mn, il nous transpose dans un univers féérique et enfantin via les sublimes décors du Cap-Vert. Et que dire de la musique de Manu Dibango ! Elle nous fait rêver à un point tel que les larmes nous montent rapidement aux yeux.

    A une question sur le pourquoi de ce film Flora Gomes répondait :  "L'idée d'une comédie musicale m'est venue parce que j'avais envie de raconter une histoire résolument optimiste. On parle beaucoup d'une manière négative de l'Afrique: les guerres, la famine, les maladies. Je voulais montrer l'extraordinaire vitalité de ce continent. Il y a entre autres des musiciens extrêmement talentueux et actifs. Or, la musique est le meilleur moyen d'expression que possèdent les Africains. Elle est présente au quotidien, annonce les bonnes et mauvaises nouvelles et permet d'extérioriser ses états d'âme ".

    Son pari est réussi avec brio. "Nha fala" se déguste comme une confiture. La seule fausse note, s'il faut en trouver une, est le passage du film tourné à Paris. Cela fait un peu comme une goutte de gris dans un océan de couleurs. Mais mis à part cela ce film est un chef d'oeuvre et gagnerait à être mieux diffusé. Qui a dit que le cinéma africain était mort ?

     


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