• Cette célèbre chanson de Grand Kalle  témoigne parfaitement de l'ambiance euphorique, pleine de rêves et d'espoirs qui régnait durant la période des Indépendances.

    1960 : après des décennies de colonisation, une grande partie des Etats africains accédait à la souveraineté nationale. L'on se prenait alors à rêver en écoutant Senghor nous répéter : "En l'an 2000, le Sénégal sera comme la France et Dakar sera comme Paris". Avec Kwame Nkrumah et Hailé Sélassié, l'on se voyait déja citoyens de la Confédération des Etats-Unis d'Afrique, l'on se disait qu'après des siècles d'esclavage et de colonisation, les enfants d'Afrique pourraient enfin s'épanouir sous les Soleils des Indépendances pour paraphraser Ahmadou Kourouma. 

    2010 : nombre d'Etats africains fêtent leur demi-siècle d'Indépendance et la chanson de Grand Kalle ne suscite plus les espoirs passés, elle symbolise tout au plus aujourd'hui de nombreux rêves évanouis. Après plusieurs crises économiques, coup d'Etats, dictatures, génocides, guerres civiles, sécheresses, famines, épidémies etc, l'Afrique fête donc ces 50 ans de souveraineté.

    Nos différents Etats préparent des festivités grandioses pour marquer l'événemenent. Ces commémorations n'auront de sens que si elles marquent un nouveau départ pour l'Afrique. L'Afrique des fiers guerriers dans les savanes ancestrales de David Diop doit absolument profiter de cette occasion pour se réveiller et peut-être alors la chanson de Grand Kalle pourra encore nous faire rêver.


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  • C'est bien connu, les femmes n'arrivent jamais à l'heure aux rendez-vous.

             - Vous commandez ? me demande le serveur.

    Je lui réponds :

            - Non j'attends quelqu'un. Je commanderai lorsqu'elle arrivera.

    Le serveur s'en va. Je décroche mon téléphone, compose son numéro et lui demande un peu énervé :

           - Tu es où, tu as déjà vingt minutes de retard ?

    Elle me répond :

           - Je suis désolée, j'ai dû passer chez une amie déposer quelque chose. Je prends un taxi et j'arrive tout de suite. Bisou !

    Elle était en retard encore une fois. Je devrai pourtant la remercier car sans elle, sans cette attente, je n'aurai pas mené la réflexion qui débouche sur ce texte.

    J'étais donc assis à une table de restaurant en attendant son arrivée. Pour passer le temps, je regardais la rue à travers la baie vitrée. Le contraste entre l'agitation qu'il y avait au dehors et le calme du dedans était frappant. Tout grouillait à l'extérieur avec les voitures, les marchands ambulants, les passants et néanmoins tout était si calme dans ce restaurant où j'étais pratiquement le seul client.

    Le monde dans lequel nous vivons est un monde agité. Nous sommes sans cesse en mouvements et en interactions avec les autres. Dans ce monde il est donc difficile de se retrouver seul avec ses pensées. Ces instants de solitude sont pourtant importants car ils permettent de se poser, de réfléchir, de faire le point, d'envisager, de faire des projets mais aussi et surtout de rêver. 

    Car il est important de rêver de temps en temps, je dirai même plus ; il est capital de rêver. L'écrivain hollandais Gerard Kornelis Van Het Reve (le bien nommé) disait "Dieu nous rêve. S'il s'éveille, nous disparaissons à jamais." J'interprète cette citation comme cela ; c'est parce que Dieu nous a rêvé que nous existons. Ainsi les rêves comme on pourrait le penser ne sont pas des mondes d'illusions mais plutôt déjà le début de la création.

    En effet c'est dans le rêve que l'architecte débute les plans de son édifice, c'est dans le rêve que le peintre débute la peinture de sa toile, c'est dans le rêve que l'écrivain débute la rédaction de son futur roman et c'est dans le rêve que l'Homme décide de ce que sera sa vie. 

    Le rêve est donc indispensable à l'être humain. Sans le rêve l'homme se dessèche peu à peu à l'image d'une fleur qui se fane. Il est donc important de rêver. Or l'une des situations qui s'y prête le mieux est la solitude. Malheureusement dans ce monde agité et pris dans un tourbillon matérialiste, les moments de solitude sont de plus en plus rares. Sans y faire attention l'on se retrouve rapidement aigri, cynique et vieux avant l'âge. 

    Veillons donc à nous aménager de temps en temps de petits moments de solitude où nous pourrions laisser libre cours à notre pensée afin de rêver, afin de créer.

    Prenons donc le temps de nous asseoir tout seul et de rêver en buvant une bonne tasse de thé, prenons le temps de faire une petite promenade en solitaire, prenons le temps de nous émouvoir de la beauté d’un paysage bref prenons le temps de vivre et d'apprécier la vie !

    Elle était finalement arrivée après exactement une heure dix-sept minutes de retard.

               - Oh je suis vraiment désolée ! Je suis à peine en retard. Mais ne fais pas cette tête ! On t'a déjà dis que tu es très vilain lorsque tu te fâches.

               - On peut commander ?

     

     


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  •  

    Dakar depuis quelques semaines vibre au rythme des coupures d'électricité. Il ne s'agira pas pour moi ici de déverser ma bile sur la SENELEC, Abdoulaye Wade, Samuel Sarr ou autre Karim Wade ; mais plutôt de proposer un petit guide sympa pour éviter de trop s'ennuyer.

    Eh oui rien de plus agaçant qu'une coupure d'électricité. En effet dur de jongler avec la chaleur, les moustiques, la faim du ramadan, le bruit et l'odeur du groupe électrogène du voisin modou-modou, les résidus de sondel (bougie) qui brûlent les doigts...etc.

    Donc pour vous éviter une dépression nerveuse suite aux effets conjugués de tout cela voici un petit guide pour ne pas vous ennuyer :

    - Admirez la beauté d'une flamme de bougie : eh oui, c'est beau une flamme et avec un peu d'entrainement vous arriverez à remarquer que la flamme a plusieurs couleurs ; passant du bleu à la base au jaune au milieu en tirant vers le blanc à la fin

    - Jouez avec la flamme de la bougie : passez votre doigt rapidement sur la flamme. Vous ne vous brûlerez pas mais ressentirez sûrement une certaine excitation à "jouer avec le feu".

    - Donnez une bonne taloche à votre cousin de 6 ans qui essaiera de vous imiter en jouant lui aussi avec la flamme de la bougie. En effet rien de mieux lorsque l'on s'ennuie que de maltraiter des gosses.

    - Moquez-vous de votre petit cousin qui pleure suite à la taloche que vous lui avez donné. Ca vous fera rire et ainsi vous oublierez la coupure d'électricité.

    - Disputez-vous avec votre voisin modou-modou qui a mis son groupe électrogène en pleine rue et qui tympanise et enfume tout le quartier avec. En effet rien de mieux qu'un bon "khoulo" (dispute) pour passer le temps.

    - Battez-vous avec votre voisin modou-modou qui refusera de rentrer son groupe électrogène. Du coup tout le quartier sortira pour vous "até" (séparer) et ainsi tout le monde oubliera qu'il n'y a pas d'électricité. 

    - Admirez la beauté des étoiles : eh oui lorsqu'il y a une coupure ; plus d'éclairage ; vous pourrez donc contempler à loisir les étoiles. Vous remarquerez entre autres que la Grande Ours ne ressemble pas du tout à un ours mais à une casserole.

    - Comptez les étoiles : avec un peu de chance avant d'arriver à la 167490304ème étoile le courant sera rétabli.

    - Critiquez Abdoulaye Wade : c'est toujours agréable de critiquer pour passer le temps et avec notre cher président il y a matière. Si jamais vous épuisez le sujet Wade (ce qui est assez difficile) passez à son fils Karim et vous en aurez pour la semaine.

    - Racontez des blagues idiotes : "bén pa lawon, mouy dawal vélo, vélo bi tchang tchi **** bi"

    - Racontez des mensonges à vos potes : "je te jure j'ai trois petites amies en même temps boy !". Ca fait toujours du bien de mentir un petit peu

    Moquez vous de votre pote qui raconte des mensonges : "Chii boy ya mouna mèw !"

    - Moquez-vous de votre meilleur ami : en lui disant "je te jure boy t'es tellement noir qu'avec l'obscurité on ne distingue même pas ton visage quoi" Rigolant

    Achetez une bouteille de Coca et organisez des concours de rôt : c'est un truc de mec ça, si vous êtes une fille prière de passer au conseil suivant

    - Faites du thé (tchanyn pour les intimes) : en effet pas besoin de courant pour faire du bon ataya avec un bon vieux fourneau tout rouillé made in Galsen.

    - Racontez des histoires à dormir debout à vos potes : "non boy je te jure Tupac n'est pas mort, il est parti chez les Zulu d'Afrique du Sud" (je tiens à préciser que cette thèse est soutenue dur comme fer par un pote à moi)

    - Demandez à votre Mame Boye (grand-mère) de vous raconter des histoires : parce qu'il faut profiter d'eux tant qu'ils sont là et comme le disait Ahmadou Hampaté Ba "Un vieillard qui meurt c'est une bibliothèque qui brûle"

    - Faites des détournements de citation : par exemple au lieu de "Un vieillard qui meurt c'est une bibliothèque qui brûle", vous direz "Un président africain qui meurt, c'est son fils qui brûle.............d'envie de prendre sa place"

    Alors vous voyez il n'y a pas de quoi paniquer c'est pas bien grave une coupure d'électricité. Si vous suivez bien ce guide vous irez même jusqu'à remercier la SENELEC et Ablaye Wade pour ces coupures intempestives.

    Avez-vous d'autres idées pour éviter de s'ennuyer pendant les coupures ?

     

     


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  • "Je ne sais en quel temps c'était,

    je confonds toujours l'enfance et l'Eden

    Comme je mêle la Mort et la Vie

    un pont de douceur les relie."

    Léopold Sédar Senghor

     

    Je me suis mis il y a quelque temps à relire Senghor ; auteur que je n'avais pas sérieusement lu depuis assez longtemps. C'est ainsi que j'ai redécouvert ces vers de toute beauté par lesquels j'ai débuté ce post.

    Quand on se remémore son enfance, en général un parfum mélange de bonheur, de plaisir, d'innocence et d'insouciance vient enivrer nos narines. Des images défilent alors aussitôt dans notre mémoire ; celles de nos anciens camarades de jeu, celles de nos dessins animés préférés, celles de nos cours de récréation, celles du rire de notre papa ou des plats que nous préparaient notre maman et tant d'autres souvenirs...

    Quand on pense à l'enfance, une nostalgie nous envahit rapidement. Nostalgie, c'est d'ailleurs le mot que je cherchais.

    L'autre jour alors que je rentrais du travail il m'a été permis de faire une rencontre, une de celle que le Hasard orchestre si bien. Il m'a été permis de rencontrer un homme d'une profondeur d'esprit inouïe et de discuter avec lui. Je vous parlerai davantage de nos échanges dans un post à venir. Au cours de notre discussion passionnante sur la vie, l'homme et le monde qui nous entoure, il me dit ceci : "Tu sais, je pense que l'homme est un nostalgique. Tout ce qu'il fait, il le fait dans le but de revenir à une époque de bonheur qu'il a vécu, qu'il a perdu et qu'il cherche à retrouver. Regarde tout ces gens dans la rue, tu penses que c'est l'argent qui les fait courir, tu penses comme Freud que c'est le sexe qui les fait courir ou alors l'amour moi je te dis que ce n'est rien d'autre que la nostalgie."

    Ces paroles transpirent la vérité. L'homme n'est rien d'autre qu'un nostalgique. La nostalgie, si bien rendue par la "saudade" portugaise, est la base de la vie et de toute entreprise humaine. Souvenons-nous de la Genèse ; Adam et Eve sont au paradis. Ils vivent heureux et puis un jour à cause d'une histoire de pomme, ils en sont chassés. Lorsqu'ils étaient au jardin d'Eden, Adam et Eve vivaient nu, c'est seulement lorsque qu'ils l'ont quittés qu'ils ont ressentis le besoin de se couvrir. Ainsi, Adam et Eve chassés du paradis symbolisent la perte d'une certaine innocence.

    Ce n'est pas pour rien qu'enfance rime avec innocence. L'homme depuis qu'il a été chassé du paradis cherche à le retrouver. L'homme depuis qu'il a perdu son enfance cherche à la retrouver. Confucius disait "Grand est celui qui a su garder son âme d'enfant", Jésus disait "le royaume de mon Père appartient aux enfants", retrouver l'enfance est donc le but ultime de la destinée humaine.

    Mais qu'est-ce que l'enfance au juste ? Senghor vous répondra l'Eden ! L'enfance c'est aussi le Petit Prince de St Exupéry qui s'émerveille en imaginant un mouton se cachant derrière le dessin d'une caisse. A mon avis la première qualité d'un enfant est cette capacité à s'émerveiller devant ce que nous adultes ne remarquons pas. D'ailleurs pour toujours parler du Petit Prince, il disait bien "les grandes personnes ne comprennent jamais rien toutes seules, et c'est fatiguant, pour les enfants, de toujours et toujours leur donner des explications".


    Maintenant que je termine ce post me vient à l'esprit qu'un grand enfant vient d'ailleurs de nous quitter il n'y a pas longtemps. Je veux parler de Michael Jackson. Voici à mon avis l'exemple de l'homme qui a réussi à garder son âme d'enfant. On l'a accusé de tout mais, sans le connaître personnellement certes, je pense que la seule chose que nous pouvons lui reprocher est de n'avoir jamais grandi et c'est d'ailleurs ce que nous aurions dû tous faire.


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    Chouette c'est vendredi ! Qui ne s'est jamais entendu dire cette phrase ?

    En effet vendredi c'est la fin d'une longue semaine de travail et le début d'un week-end prometteur.  Une journée de vendredi au travail flotte une atmosphère d'allégresse et de détente que l'on ne voit pas les autres jours. Comme si la promesse d'un bonheur était plus agréable que le bonheur lui-même (je vous jure que c'est de moi et j'en suis fier).

     Le vendredi c'est déjà un petit peu le week-end qui débute et l'on attend les heures qui nous en séparent avec philosophie en se disant "allez du courage, c'est bientôt fini ".

    Le vendredi on prévoit ce qu'on va faire le week-end. On se dit ; "boîte de nuit ou concert ?", "restaurant ou bar ?", "plage ou piscine ?" et l'on peut prendre beaucoup de temps à se décider.

    Le vendredi a été l'occasion pour moi de retrouver deux potes de lycée que je n'avais pas vu depuis assez longtemps car ayant poursuivi leurs études en France.  Au lycée on formait la "bande des pieds sales" ; je vous rassure nos pieds étaient très propres mais on s'était identifié à une bande du même nom dans la série de roman "Manolito" d'Elvira Lindo que je vous conseille au passage.

    On s'était donné rendez-vous le vendredi soir  au "Nando's" de la route de l'aéroport où l'on a pu partager de délicieuses pizzas (les meilleures de Dakar). C'était l'occasion pour nous aussi de nous remémorer le bon vieux temps du lycée.

    -" Te souviens-tu de la fois où le prof de maths est arrivé ivre en classe ? "

    Puis direction le "Snooker" au centre ville pour quelques parties de billard. Et je peux vous dire sans me vanter que j'ai battu tout le monde alors que cela faisait une éternité que je n'avais pas touché à une queue..... de billard.

    Ensuite on s'est fait viré de "La Suite"; un bar-lounge de la route de Ouakam parce qu'un de mes amis avait eu l'idée géniale de s'habiller en débardeur avec des sandales aux pieds. Et ainsi se terminait le V de VSD.

    Le samedi il était prévu d'aller au "Duplex" une boîte de nuit chic et assez prisée de Dakar. L'entrée était fixée à 10.000 FCFA , un chiffre qui m'a fait froid dans le dos. Non pas que je suis radin, mais quand même 10.000 balles rien que pour s'enfermer dans une boîte et danser, c'est abuser. J'entend encore les cris d'un ami au téléphone : "mais putain tu vas pas encore nous faire un coup pareil, on avait dit qu'on va au Duplex donc on va au Duplex".

    J'ai finalement tenu tête (mon surnom n'est pas Meursault pour rien) et avec quelques autres amis "frondeurs" on a décidé de retourner au "Snooker" jouer au billard. Nous nous sommes hyper bien amusés (sûrement plus qu'au Duplex) sauf que cette fois là contrairement à samedi, je me suis fait massacrer et même par des débutants. Et ainsi se terminait le S de VSD.

    Le dimanche a débuté par une longue grasse matinée ; je me suis réveillé à 13 heures.  Puis à 15h direction la plage de Yoff avec un ami. Apparemment nous n'étions pas les seuls à avoir décidé d'aller à cette plage ce jour là ; des milliers de personnes (et je pèse mes mots) nous y attendaient.

    Il y avait des apprentis lutteurs qui n'arrêtaient pas de sauter dans le sable, des Jean-Claude Van Damme qui enchaînaient les appuis avant, des jolies filles en bikini (et de moins jolies aussi) et de faux maîtres-nageurs qui essayaient de les draguer avec un truc vieux comme le monde qu'on a tous essayé avec plus ou moins de succès et qui ne tient qu'en une phrase : "veux-tu que je t'apprenne à nager ?".

    L'eau était chaude et il y avait plein de vagues. On s'est éclaté. Cet après-midi à la plage a aussi été l'occasion pour moi de faire une prise de conscience. Je me suis décidé à faire de la muscu. Ben oui, en me regardant et en regardant les autres j'ai constaté que mon cas était critique et qu'il fallait nécessairement y remédier dans les plus brefs délais.

    Je suis rentré à la maison crevé. Jouer à saute-moutons avec les vagues m'a épuisé. Je tombe à présent de sommeil et termine d'écrire ces lignes avant de me coucher pour affronter une nouvelle semaine. Et ainsi se terminait le D de VSD.

                      

     


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