• "Je ne sais en quel temps c'était,

    je confonds toujours l'enfance et l'Eden

    Comme je mêle la Mort et la Vie

    un pont de douceur les relie."

    Léopold Sédar Senghor

     

    Je me suis mis il y a quelque temps à relire Senghor ; auteur que je n'avais pas sérieusement lu depuis assez longtemps. C'est ainsi que j'ai redécouvert ces vers de toute beauté par lesquels j'ai débuté ce post.

    Quand on se remémore son enfance, en général un parfum mélange de bonheur, de plaisir, d'innocence et d'insouciance vient enivrer nos narines. Des images défilent alors aussitôt dans notre mémoire ; celles de nos anciens camarades de jeu, celles de nos dessins animés préférés, celles de nos cours de récréation, celles du rire de notre papa ou des plats que nous préparaient notre maman et tant d'autres souvenirs...

    Quand on pense à l'enfance, une nostalgie nous envahit rapidement. Nostalgie, c'est d'ailleurs le mot que je cherchais.

    L'autre jour alors que je rentrais du travail il m'a été permis de faire une rencontre, une de celle que le Hasard orchestre si bien. Il m'a été permis de rencontrer un homme d'une profondeur d'esprit inouïe et de discuter avec lui. Je vous parlerai davantage de nos échanges dans un post à venir. Au cours de notre discussion passionnante sur la vie, l'homme et le monde qui nous entoure, il me dit ceci : "Tu sais, je pense que l'homme est un nostalgique. Tout ce qu'il fait, il le fait dans le but de revenir à une époque de bonheur qu'il a vécu, qu'il a perdu et qu'il cherche à retrouver. Regarde tout ces gens dans la rue, tu penses que c'est l'argent qui les fait courir, tu penses comme Freud que c'est le sexe qui les fait courir ou alors l'amour moi je te dis que ce n'est rien d'autre que la nostalgie."

    Ces paroles transpirent la vérité. L'homme n'est rien d'autre qu'un nostalgique. La nostalgie, si bien rendue par la "saudade" portugaise, est la base de la vie et de toute entreprise humaine. Souvenons-nous de la Genèse ; Adam et Eve sont au paradis. Ils vivent heureux et puis un jour à cause d'une histoire de pomme, ils en sont chassés. Lorsqu'ils étaient au jardin d'Eden, Adam et Eve vivaient nu, c'est seulement lorsque qu'ils l'ont quittés qu'ils ont ressentis le besoin de se couvrir. Ainsi, Adam et Eve chassés du paradis symbolisent la perte d'une certaine innocence.

    Ce n'est pas pour rien qu'enfance rime avec innocence. L'homme depuis qu'il a été chassé du paradis cherche à le retrouver. L'homme depuis qu'il a perdu son enfance cherche à la retrouver. Confucius disait "Grand est celui qui a su garder son âme d'enfant", Jésus disait "le royaume de mon Père appartient aux enfants", retrouver l'enfance est donc le but ultime de la destinée humaine.

    Mais qu'est-ce que l'enfance au juste ? Senghor vous répondra l'Eden ! L'enfance c'est aussi le Petit Prince de St Exupéry qui s'émerveille en imaginant un mouton se cachant derrière le dessin d'une caisse. A mon avis la première qualité d'un enfant est cette capacité à s'émerveiller devant ce que nous adultes ne remarquons pas. D'ailleurs pour toujours parler du Petit Prince, il disait bien "les grandes personnes ne comprennent jamais rien toutes seules, et c'est fatiguant, pour les enfants, de toujours et toujours leur donner des explications".


    Maintenant que je termine ce post me vient à l'esprit qu'un grand enfant vient d'ailleurs de nous quitter il n'y a pas longtemps. Je veux parler de Michael Jackson. Voici à mon avis l'exemple de l'homme qui a réussi à garder son âme d'enfant. On l'a accusé de tout mais, sans le connaître personnellement certes, je pense que la seule chose que nous pouvons lui reprocher est de n'avoir jamais grandi et c'est d'ailleurs ce que nous aurions dû tous faire.


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    Chouette c'est vendredi ! Qui ne s'est jamais entendu dire cette phrase ?

    En effet vendredi c'est la fin d'une longue semaine de travail et le début d'un week-end prometteur.  Une journée de vendredi au travail flotte une atmosphère d'allégresse et de détente que l'on ne voit pas les autres jours. Comme si la promesse d'un bonheur était plus agréable que le bonheur lui-même (je vous jure que c'est de moi et j'en suis fier).

     Le vendredi c'est déjà un petit peu le week-end qui débute et l'on attend les heures qui nous en séparent avec philosophie en se disant "allez du courage, c'est bientôt fini ".

    Le vendredi on prévoit ce qu'on va faire le week-end. On se dit ; "boîte de nuit ou concert ?", "restaurant ou bar ?", "plage ou piscine ?" et l'on peut prendre beaucoup de temps à se décider.

    Le vendredi a été l'occasion pour moi de retrouver deux potes de lycée que je n'avais pas vu depuis assez longtemps car ayant poursuivi leurs études en France.  Au lycée on formait la "bande des pieds sales" ; je vous rassure nos pieds étaient très propres mais on s'était identifié à une bande du même nom dans la série de roman "Manolito" d'Elvira Lindo que je vous conseille au passage.

    On s'était donné rendez-vous le vendredi soir  au "Nando's" de la route de l'aéroport où l'on a pu partager de délicieuses pizzas (les meilleures de Dakar). C'était l'occasion pour nous aussi de nous remémorer le bon vieux temps du lycée.

    -" Te souviens-tu de la fois où le prof de maths est arrivé ivre en classe ? "

    Puis direction le "Snooker" au centre ville pour quelques parties de billard. Et je peux vous dire sans me vanter que j'ai battu tout le monde alors que cela faisait une éternité que je n'avais pas touché à une queue..... de billard.

    Ensuite on s'est fait viré de "La Suite"; un bar-lounge de la route de Ouakam parce qu'un de mes amis avait eu l'idée géniale de s'habiller en débardeur avec des sandales aux pieds. Et ainsi se terminait le V de VSD.

    Le samedi il était prévu d'aller au "Duplex" une boîte de nuit chic et assez prisée de Dakar. L'entrée était fixée à 10.000 FCFA , un chiffre qui m'a fait froid dans le dos. Non pas que je suis radin, mais quand même 10.000 balles rien que pour s'enfermer dans une boîte et danser, c'est abuser. J'entend encore les cris d'un ami au téléphone : "mais putain tu vas pas encore nous faire un coup pareil, on avait dit qu'on va au Duplex donc on va au Duplex".

    J'ai finalement tenu tête (mon surnom n'est pas Meursault pour rien) et avec quelques autres amis "frondeurs" on a décidé de retourner au "Snooker" jouer au billard. Nous nous sommes hyper bien amusés (sûrement plus qu'au Duplex) sauf que cette fois là contrairement à samedi, je me suis fait massacrer et même par des débutants. Et ainsi se terminait le S de VSD.

    Le dimanche a débuté par une longue grasse matinée ; je me suis réveillé à 13 heures.  Puis à 15h direction la plage de Yoff avec un ami. Apparemment nous n'étions pas les seuls à avoir décidé d'aller à cette plage ce jour là ; des milliers de personnes (et je pèse mes mots) nous y attendaient.

    Il y avait des apprentis lutteurs qui n'arrêtaient pas de sauter dans le sable, des Jean-Claude Van Damme qui enchaînaient les appuis avant, des jolies filles en bikini (et de moins jolies aussi) et de faux maîtres-nageurs qui essayaient de les draguer avec un truc vieux comme le monde qu'on a tous essayé avec plus ou moins de succès et qui ne tient qu'en une phrase : "veux-tu que je t'apprenne à nager ?".

    L'eau était chaude et il y avait plein de vagues. On s'est éclaté. Cet après-midi à la plage a aussi été l'occasion pour moi de faire une prise de conscience. Je me suis décidé à faire de la muscu. Ben oui, en me regardant et en regardant les autres j'ai constaté que mon cas était critique et qu'il fallait nécessairement y remédier dans les plus brefs délais.

    Je suis rentré à la maison crevé. Jouer à saute-moutons avec les vagues m'a épuisé. Je tombe à présent de sommeil et termine d'écrire ces lignes avant de me coucher pour affronter une nouvelle semaine. Et ainsi se terminait le D de VSD.

                      

     


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  • Je ne regarde pas trop souvent la télévision. La faute à Internet, vous savez cette invention révolutionnaire sans quoi vous ne pourriez pas me lire. Cependant il arrive parfois qu'Internet ne fonctionne pas, le Wifi faisant de temps en temps des siennes. Et quand Internet ne marche pas, on est obligé de se rabattre sur autre chose pour s'occuper ; la télévision par exemple.

    J'ai donc allumé ma télévision ce jour là (vous savez ce genre de rectangle avec écran incorporé qui n'a ni souris ni clavier ). Je suis ainsi arrivé sur TV5 où un jingle annonçait un film cap-verdien. N'ayant rien d'autres à faire et ayant le goût du risque, je me suis donc décidé à le regarder ou tout au moins à suivre les premières minutes pour voir si j'allais accrocher.

    Et vlan ! J'étais pris dans un tourbillon de couleurs, de lumière et de musique. "Nha fala", c'est comme cela que s'appelle le film, est une comédie musicale réalisée par le bissau-guinéen Flora Gomes mais tournée au Cap-Vert. La musique quant à elle est du légendaire saxophoniste camerounais Manu Dibango. Cela donne un cocktail détonant et émouvant.

    Vita une jeune cap-verdienne interprêtée à merveille par la sublimissime comédienne sénégalaise Fatou Ndiaye est touchée par une malédiction qui condamne les femmes de sa famille à ne jamais chanter. Convaincue par son petit-ami musicien rencontré à Paris elle se décide à braver le sort.

    A première vue l'histoire ne paraît pas terrible, et c'est vrai elle ne l'est pas. Mais ce qui m'a plu dans ce film avant tout n'est pas l'histoire mais la mise en scène et la musique. Flora Gomes réussi à nous faire rêver pendant 1h30mn, il nous transpose dans un univers féérique et enfantin via les sublimes décors du Cap-Vert. Et que dire de la musique de Manu Dibango ! Elle nous fait rêver à un point tel que les larmes nous montent rapidement aux yeux.

    A une question sur le pourquoi de ce film Flora Gomes répondait :  "L'idée d'une comédie musicale m'est venue parce que j'avais envie de raconter une histoire résolument optimiste. On parle beaucoup d'une manière négative de l'Afrique: les guerres, la famine, les maladies. Je voulais montrer l'extraordinaire vitalité de ce continent. Il y a entre autres des musiciens extrêmement talentueux et actifs. Or, la musique est le meilleur moyen d'expression que possèdent les Africains. Elle est présente au quotidien, annonce les bonnes et mauvaises nouvelles et permet d'extérioriser ses états d'âme ".

    Son pari est réussi avec brio. "Nha fala" se déguste comme une confiture. La seule fausse note, s'il faut en trouver une, est le passage du film tourné à Paris. Cela fait un peu comme une goutte de gris dans un océan de couleurs. Mais mis à part cela ce film est un chef d'oeuvre et gagnerait à être mieux diffusé. Qui a dit que le cinéma africain était mort ?

     


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    Le car-rapide est une des figures emblématiques de Dakar. Pour ceux qui ne le savent pas, ce sont ces vieux véhicules de transport en commun aux couleurs jaunes et bleues qui sillonnent bon gré mal gré les artères cahoteuses de notre chère capitale.

     Il faut savoir qu'un car-rapide est tout sauf rapide. Il peut s'arrêter à tout moment (lorsqu'il ne s'agit pas de pannes) en attente d'hypothétiques clients.

     C'est celui que l'on appelle l'apprenti de car-rapide qui est au centre du jeu. Il décide des arrêts, des départs et même quelques fois, selon son bon vouloir, des tarifs.

     La fonction d'apprenti est certes moins valorisée que celle du chauffeur; l'apprenti étant à la base un chauffeur en formation, c'est néanmoins lui qui règne en seigneur sur cet univers.

     L'apprenti est en général un jeune homme au look de rappeurs avec des yeux rougis par de longues nuits d'insomnies causées par la quantité gargantuesque de cigarettes et de café-touba consommée.

     L'apprenti de car-rapide a la voix éraillée et hèle toujours sur le même ton monocorde les différentes destinations "Grand Dakar, Grand Dakar ! Pikine, Pikine !". 

     L'apprenti de car-rapide est le pire ennemi des passagers qui le prennent constamment à parti parce qu'il a fait arrêter le véhicule alors qu'il n'y a aucun passager potentiel à l'horizon ou parce que le tarif a encore augmenté.

     Mais l'apprenti car-rapide peut aussi se révéler majestueux lorsqu'on le regarde debout sur le marchepied, les cheveux au vent, s'accrochant tel un funambule au véhicule. Il est majestueux aussi dans sa technique si parfaite pour descendre du véhicule alors qu'il est toujours en marche; ce qu'on a tous essayé de faire sans succès en se retrouvant étaler sur l'asphalte.

     Le car-rapide en plus des apprentis est aussi un lieu de rencontre. Sur la même banquette on côtoiera la vendeuse de poissons se rendant au marché, l'étudiant paumé allant à la fac, le mec tellement bien sapé qu'on se demande ce qu'il fout là, le maçon partant au travail ou un type bizarre avec le doigt passionnément plongé dans sa narine droite. Mais dans un car-rapide il arrive aussi (et c'est ce qui a été le cas pour moi la semaine dernière) de croiser un ange.

     Etait assise en face de moi ce jour là une jeune femme si belle que seul le terme ange pourrait la désigner. Une de ces beautés rares que l'on ne croise qu'une seule fois dans sa vie. Elle était là assise devant moi lisant un livre. J'étais en face pétrifié et bénissant le Ciel d'avoir créé une telle créature. Je pensais à ces muses qui avaient inspirées les plus grands artistes.  Je me disais que les houris du paradis dont on nous parle dans le Coran devraient sûrement lui ressembler. Je me voyais déja avec elle au paradis courant à travers les jardins.

     Hélas mon arrêt vint, ce fut le moment pour moi de descendre  et de retourner à la réalité.

     Tandis que je regardais s'éloigner le car-rapide, ces quelques vers de Baudelaire me vinrent en tête :

     "Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?

     Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être !

    Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,

    Ô toi que j'eusse aimée, à toi qui le savais !"

     et je me sentis si proche du poète en ce moment là...

     

     


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  • Je me suis donc décidé à créer un blog.

    Non pas parce que je trouve ma vie particulièrement intéressante (elle n'est pas ennuyante non plus, pas de fausse modestie Rigolant) mais tout simplement parce que j'ai le désir de partager.

    Je veux donc partager. Partager mon regard, ma vision, mes coups de coeur et coups de gueule sur tout ce qui m'entoure. Je veux aussi m'enricihir. En effet via vos commentaires j'espère avoir vos impressions par rapport à votre univers à vous qui est forcément différent du mien. Je suis donc comme le disait Senghor (vous entendrez beaucoup parler de lui dans ce blog car j'aime bien ce mecClin d'oeil ) dans une logique d'un "rendez-vous du donner et du recevoir". Car c'est un petit peu cela la magie de l'Internet qui permet à l'esquimau du Groenland au maçon de Ouagadougou en passant par l'expert comptable de Montéton (si si cette ville existe) de communiquer et d'échanger.

    Ceci étant mon premier post, il est donc d'usage que je me présente un peu (c'est la moindre des choses Clin d'oeil). Je m'appelle donc Mamadou et j'ai 21 ans au moment où j'écris ces lignes. Je suis étudiant en communication. Je suis sénégalais et vis à Dakar, la capitale.

    Les présentations étant faites (oui je sais c'est peu mais vous en saurez plus sur moi si vous lisez ce blog régulièrement n'est-ce pas Clin d'oeil), je vous dois quelques explications sur l'intitulé ; Le blog de Meursault.

    Ceux d'entre-vous qui maîtrisent un petit peu leurs classiques littéraires reconnaitront en Meursault le personnage de "L'Etranger" d'Albert Camus. Ceux qui ont étudié dans le système sénégalais remarqueront que ce livre est une des lectures obligatoires au programme des classes de Terminale. Meursault est donc un surnom qui m'a été donné au lycée.

    Qui est ce Meursault ?

    Meursault est l'incarnation de la philosophie de l'absurde chez Albert Camus. C'est un personnage mystérieux qui ne se conforme pas aux canons de la morale sociale et semble étranger au monde et à lui-même. Il me ressemble dans la mesure où j'aime voguer à contre-courant, penser différemment ou si vous préférez penser autrement. La "Meursault-Attitude" pour paraphraser la grande philosophe française "Lorie" Rigolant est pour moi l'incarnation de l'indépendance d'esprit. Et c'est cette indépendance d'esprit qui je le souhaite sera le maître-mot de ce blog. 

    Donc pour résumer, soyons tous des Meursault.

    Voilà donc terminé ce petit post en guise d'introduction à mon blog.

    On se donne rendez-vous pour d'autres posts. Cool

    A+


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